Blog de propagande, d'informations ouvrières, militantes et syndicalistes
lundi 13 octobre 2025
119 ans auparavant à Amiens, un certain 13 octobre 1906...
dimanche 13 octobre 2024
jeudi 19 septembre 2024
le SYNDROME du LARBIN
I) Définition
Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent.
II) Analyse des symptômes
L’amour démesuré qu’affiche le larbin à l’égard des patrons, des rentiers ou des milliardaires, est l’acte de foi qui structure son discours. Le larbin agit sans discernement de ce qui pourrait être bon pour lui. Il intellectualise le débat pour tenter de nous convaincre que piocher chez les riches est toujours la pire des solutions, quand bien même il en serait bénéficiaire. Les arguments économiques qu’il invoque inlassablement n’ont pas servi à forger sa conviction, le syndrome du larbin est malheureusement une vocation qui se trimbale dès le plus jeune âge et contre laquelle il n’existe aucun remède. Le larbin n’a pas choisi d’aimer les riches, il aime les riches parce qu’il est un larbin. De tendance nettement libérale le larbin est celui qui vous vante les bienfaits du bouclier fiscal alors même qu’il ne paye pas d’impôts. C’est encore le même larbin qui voudrait réduire ou supprimer l’impôt sur la fortune même s’il sait qu’il ne sera jamais concerné par la question. Un écervelé victime du syndrome du larbin n’a pas de conscience politique. Il vote instinctivement dans l’intérêt de ceux qui l’exploitent croyant ainsi s’attirer leur bienveillance. Le larbin estime que l’argent qui lui fait défaut, est beaucoup plus utile dans le coffre d’un riche qui pourra ainsi le réinvestir beaucoup plus utilement qu’il ne l’aurait lui-même dépensé. Le larbin cautionne tous les sacrifices et les plans d’austérité qu’il pourrait être amené à subir comme la baisse des salaires, ou encore l’augmentation de l’âge de la retraite même si son travail ne lui convient d’aucune façon et que ses maîtres ne lui offrent aucune perspective d’améliorer sa condition.
III) Test
Le larbin réagit avec agressivité et virulence à la lecture de cet article. Si vous pensez qu’une personne pourrait être un larbin mais que vous avez un doute, proposez-lui de lire cet article et observez.
IV) Hypothèses sur l’origine du syndrome
Deux théories principales s’affrontent pour expliquer l’origine du syndrome : la thèse génétique et la pathologie mentale.
Après des siècles d’esclavage et de féodalité, les larbins pourraient être le produit d’une sélection artificielle des soumis par leurs maîtres. La transmission génétique des caractères aurait favorisé la sélection d’une souche vivace de larbins domestiques au profit d’une nouvelle espèce de primates : l’homo larbinus.
Selon cette hypothèse le mécanisme en œuvre serait similaire à la sélection des chiens et des chevaux qui acceptent le mieux leur soumission à l’homme. Le même mécanisme serait alors directement appliqué à l’homme.
Pour les tenants de la pathologie mentale le caractère héréditaire n’est pas retenu, il s’agirait plutôt d’un trouble qui se développerait dès l’enfance. Le processus s’aggraverait au passage à l’âge adulte lorsque le sujet prend conscience de la médiocrité de sa condition. Le larbin développerait alors des stratégies inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif pour justifier l’acceptation de sa subordination. Le larbin finit ainsi par s’identifier à ses maîtres en s’imaginant appartenir au corps social qui l’exploite. En défendant ses maîtres et en s’identifiant à eux, il a l’impression de s’attribuer leur puissance. Il éprouve le besoin d’agresser ceux de sa classe pour exprimer cette illusoire puissance. Il se libère ainsi de manière irrationnelle de la rancœur liée au sentiment d’injustice que lui inspire sa faible condition sociale.
V) Quelques exemples de larbinisme
Le larbin réagit vivement à toute discussion qui ose remettre en cause les privilèges des plus fortunés, incapable de se livrer à une argumentation convaincante, ses messages distillent la peur et les intimidations dont il est l’objet. En réaction le larbin brandit instinctivement une succession de termes caractéristiques qu’il essaye de glisser dans son discours tels que : communisme, bolchévisme, gauchisme, complotisme, tirage vers le bas, la Stasi, Corée du Nord, dictature socialiste, racisme anti-riche, jaloux, paupérisation, millions de morts...
Les quelques messages qui suivent portent la quasi-signature "littéraire" d’un larbin digne de ce nom :
-Déclarez vous révolutionnaires, vous pourrez mieux établir un régime totalitaire.
-Le communisme a fait plus de 100 millions de morts en moins d'un siècle par la répression, la torture, la famine, la mise en place de camps de concentration et l'extermination de femmes, enfants, vieillards, civils, militaires qui refusaient de se plier à sa doctrine de l'état social.
-Les riches il faut les bichonner, les câliner, si on les spolie trop ils s’installeront ailleurs.
-En Amérique les riches sont respectés et admirés autant qu’Al Capone et Don Corléone.
-Le Bolchévisme ? Non merci les Russes ont essayé en 17...
-Comme en Corée du Nord ou au Zimbabwe ?
-La fortune de François Arnault ? Ça fait 3 pizzas par Africain et après on fait quoi ?
-Si les riches disparaissent on ne pourra plus leur vendre des produits de luxe !
-Ma patronne paye trop de charges ! Elle paye des allocations familiales dont je bénéficie pour mes enfants. Elle paye des caisses de chômage qui me protègeront si elle fait faillite. Elle paye de la sécurité sociale au cas où je serais malade. Elle paye des caisses de retraite pour mes vieux jours. Ah ! Vraiment ! Ma pauvre patronne croule sous les charges sociales !
-Les parachutes dorés c’est une compensation pour dissuader de saboter davantage l’entreprise, divisé par le nombre de salariés ça fait beaucoup moins que dans une seule poche.
VI) Population affectée
Le syndrome du larbin ne prolifère pas seulement chez les plus démunis intellectuellement comme on pourrait le penser. Il affecte une large fourchette de la population sans corrélation apparente avec le niveau d’étude. On peut estimer que 20% de la population cherche à se comporter et s’exprimer comme les 1% les plus riches. Ainsi, bien des individus se rendent malheureux pour ressembler à ses 1% en essayant, au prix de gros sacrifices, d’avoir l’apparence des riches.
VII) Le doctissisme du larbin
Les larbins intellectuels sévissent en masse sur les forums où ils se campent en spécialistes d’économie. Ils cherchent à faire croire ainsi qu’ils maîtrisent une discipline exacte alors que l’économie est un art intégrant des théories diverses et parfois contradictoires. Ils affirment d’ailleurs sur un ton doctrinal des certitudes maintes fois démenties par les faits. Se souviennent-ils avoir annoncé les pires catastrophes pour les britanniques s’ils sortaient de l’UE ? A peine le Brexit se met-il en branle, qu’avant d’être frappés d’une totale amnésie, ils expliquent que leurs discours passés devaient être pris au second degré. Ils s’exprimaient en fait par ellipse et allégorie et leurs affirmations ne devaient être considérées que comme des hypothèses.
Drapé dans sa posture de brillant économiste, le docteur Larbin se contente d’énoncer les conclusions que ses maîtres exigent :
• Pour réduire la pauvreté, il faut plus de libéralisme.
• Pour plus de social, il faut plus d’Europe.
• Pour la paix, il faut plus de conflits et de guerres.
• Pour réduire les inégalités, il faut supprimer l’ISF.
• Pour sauver la planète, il faut augmenter les prix du carburant, du gaz et de l’électricité.
• Pour lutter contre le chômage, il faut délocaliser davantage et reculer l’âge de la retraite.
• Pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut augmenter la TVA...
• Pour arrêter de fumer, il faut plus de nicotine.
VIII) Le larbin journaliste
Les milliardaires ont intérêt à donner le plus de moyens possibles à tout larbin pour qu’il s’exprime. Pour peu qu’il sache manier un peu la langue française et qu’il connaisse quelques techniques de communication, le larbin pourra facilement rejoindre la cohorte des prétendus journalistes qui répondent en tous points à la description donnée par le célèbre journaliste John Swinton à New York, lors d’un banquet, le 25 septembre 1880 :
« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faisiez, elles ne seront pas publiées.
On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent.
Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »
Comme exemple de journaliste-larbin qui fait ce qu’il faut pour se faire apprécier des milliardaires pour lesquels il travaille, vous pouvez admirer Jean-Pierre Elkabbach. (https://www.facebook.com/dugenetjean/videos/188431178347169/)
IX) Extrapolation
Le larbin est un kapo en puissance. La pathologie mentale du larbin l’amènerait assurément dans un univers concentrationnaire à s’épanouir dans un rôle de kapo. Le processus psychologique est en effet analogue à celui décrit par Primo Levi dans « Si c’est un homme » :
« Qu’on offre à quelques individus réduits en esclavage une position privilégiée, certains avantages et de bonnes chances de survie, en exigeant d’eux en contrepartie qu’ils trahissent la solidarité naturelle qui les lie à leurs camarades : il se trouvera toujours quelqu’un pour accepter. Cet individu échappera à la loi commune et deviendra intouchable ; il sera donc d’autant plus haïssable et haï que son pouvoir gagnera en importance. Qu’on lui confie le commandement d’une poignée de malheureux avec droit de vie et de mort sur eux, et aussitôt il se montrera cruel et tyrannique, parce qu’il comprendra que s’il ne l’était pas assez, on n’aurait pas de mal à trouver quelqu’un pour le remplacer. Il arrivera en outre que, ne pouvant assouvir contre les oppresseurs la haine qu’il a accumulée, il s’en libérera de façon irrationnelle sur les opprimés, et ne s’estimera satisfait que lorsqu’il aura fait payer à ses subordonnés l’affront infligé par ses supérieurs. »
X) Prolongements
Les symptômes du larbin ne cessent d’évoluer au fil de l’actualité. Nous vous encourageons à modifier et compléter autant que vous le voulez ce document. Aidez-nous ainsi à le maintenir à jour et à le diffuser pour lutter efficacement contre ce fléau des temps modernes.
Source : le club de mediapart
vendredi 29 mars 2024
James GUILLAUME - «Droits et devoirs. La RÉSISTANCE à l’OPPRESSION» (1912)
Droits et devoirs
La résistance à l’oppression
"Un citoyen, quel qu’il soit, se grandit plus par l’accomplissement de ses DEVOIRS que par la revendication de ses DROITS."
Cette monumentale bêtise a été dite à Nantes, le 27 octobre, par M. Raymond Poincaré, président du conseil des ministres et avocat-conseil de je ne sais quelle grande compagnie capitaliste. En parlant ainsi, M. Raymond Poincaré s’est mis en contradiction flagrante avec tout ce qu’ont dit et pensé les révolutionnaires de 1789 et de 1793 dont le parti radical se réclame.
En juillet 1789, l’Assemblée constituante avait commencé à discuter la proposition de placer en tête de la Constitution une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le clergé sentait combien serait dangereuse, pour la vieille tradition d’obéissance passive à “l’autorité légitime” (on dit aujourd’hui “l’autorité légalement établie”, lettre de M. Guist’hau à l’Union pédagogique française, 12 octobre), – la proclamation de ces droits de l’homme, dont la reconnaissance était incompatible avec l’existence d’une société bien réglée. Dans la séance du samedi 1er août, deux évêques, celui d’Auxerre et celui de Langres, soutinrent qu’une Déclaration des droits était inutile ; et le curé Grandin, député du clergé de la sénéchaussée du Maine, dit qu’il serait imprudent d’exposer les droits sans exposer les devoirs. Le lundi 3 août on continua de discuter pour savoir si l’Assemblée ferait ou ne ferait pas une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Enfin, dans la séance du 4 août au matin, la question fut tranchée, après un débat tumultueux. Pour faire échec au projet, un avocat obscur, P.-C.F. Dupont, député des pays de Bigorre, avait présenté un amendement consistant à remplacer les mots “Déclaration des droits de l’homme et du citoyen” par ceux-ci : Déclaration des droits et devoirs de l’homme en société ; le curé Grégoire et l’avocat janséniste Camus appuyèrent l’amendement ; l’évêque de Chartres, M. de Lubernac, déclara que l’idée de devoirs était un correctif nécessaire à l’idée de droits, et ajouta, aux applaudissements du clergé, “qu’il conviendrait de placer à la tête de la Déclaration quelques idées religieuses noblement exprimées.” On alla aux voix : par 570 suffrages contre 433, l’assemblée décida de s’en tenir à une Déclaration des droits.
La lutte avait été chaude ; et l’on voit combien était nombreuse la portion de l’Assemblée qui, défendait l’ancien régime : un déplacement de 69 voix eût suffi pour transformer la minorité en majorité ! Si M. Poincaré eût été là, il eût évidemment voté avec les 433.
Le 23 juin 1793, la Convention venait d’entendre la lecture du projet d’une nouvelle Déclaration des droits, destinée à remplacer celle de 1789, œuvre d’une assemblée insuffisamment affranchie du préjugé monarchique. La Convention voulait voter le projet sans débat, par acclamation. Mais un vieux radoteur, Raffron de Trouillet, se leva et réédita la proposition qu’avait écartée la Constituante en 1789 : il demanda que le titre de la déclaration fut ainsi fixé : Déclaration des droits et des devoirs de l’homme en société. La grotesque motion de Raffron souleva une protestation formidable. L’orateur le plus écouté de l’assemblée révolutionnaire, Robespierre, parla en ces termes : “Je me rappelle que l’Assemblée constituante, à l’époque où elle était encore digne du peuple, a soutenu un combat pendant trois jours contre le clergé, pour qu’on n’insérât pas dans la Déclaration le mot devoirs. Vous devez simplement poser les principes généraux des droits du peuple, d’où dérivent naturellement ses devoirs ; mais vous ne devez pas insérer dans notre Déclaration le mot devoirs.” La proposition de Raffron fut rejetée.
En l’an III, lorsque la réaction fut devenue maîtresse, après la défaite des sans-culottes et l’égorgement des derniers Montagnards, elle fit une nouvelle constitution, établie sur ces principes énoncés par le rapporteur, Boissy d’Anglas :
“Nous devons être gouvernés par les meilleurs ; les meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au maintien des lois : or… vous ne trouverez de pareils hommes que parmi ceux qui, possédant une propriété, sont attachés au pays qui la contient, aux lois qui la protègent, à la tranquillité qui la conserve… Un pays gouverné par les propriétaires est dans l’ordre social… Nous vous proposons donc de décréter que, pour être éligible au corps législatif, il faut posséder une propriété foncière quelconque.”
Naturellement, avec de pareils principes, la Déclaration des droits votée en 1793 devait disparaître : elle avait été “conçue au sein du crime”, elle contenait des principes “anarchiques”, elle devait être “jetée dans un éternel oubli”. Celle de 1789 elle-même ne pouvait être maintenue dans son intégralité ; il fallait y biffer, entre autres, l’article qui disait : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. “Je soutiens, déclara un représentant, que l’homme n’a pas en naissant la liberté et l’égalité. Il n’y a point de liberté dans la nature.” Et l’article fut supprimé. Faure, député de la Seine-Inférieure, demanda qu’une Déclaration des devoirs fût jointe à la Déclaration des Droits ; c’est à l’absence d’une semblable déclaration qu’il attribua “tous les malheurs dont la France a été le théâtre”. On lui donna raison : ce que n’avaient admis ni 1789 ni 1793, la réaction de 1795 le trouva bon. Et le 26 thermidor an III, la triste Convention qui reniait la Révolution vota les neuf articles d’une ridicule Déclaration des Devoirs (1 dans le texte).
Pendant ce temps s’organisait, parmi les détenus républicains enfermés dans les prisons de la réaction, particulièrement dans celles du Plessis et des Quatre-Nations, la Conspiration des Égaux. Et dans le Manifeste des Égaux un hardi philosophe écrivait, au commencement de l’an IV, ces lignes mémorables :
“Il nous faut, non pas seulement cette égalité transcrite dans la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, nous la voulons au milieu de nous, sous le toit de nos maisons… Assez et trop longtemps moins d’un million d’individus disposa de ce qui appartient à plus de vingt millions de leurs semblables, de leurs égaux. Qu’il cesse enfin, ce grand scandale que nos neveux ne voudront pas croire ! Disparaissez enfin révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés !”
Ce fut la réponse du peuple – ce qui s’appelle aujourd’hui la C.G.T. – à la monstrueuse politique des auteurs de la Déclaration des devoirs et de la constitution bourgeoise qui prétendait instaurer le gouvernement des meilleurs (en grec : aristocratie), c’est-à-dire des propriétaires. Aujourd’hui, la C.G.T. – “ce qu’on appelait le peuple il y a soixante ans” (F. Buisson) – répond aux ministres par la voix de l’Union des Syndicats de la Seine :
“Laisseriez-vous, camarades, attaquer les instituteurs ? Non, vous les défendrez, ces instituteurs courageux qui sont venus grossir les rangs de la C.G.T. dans un désir de justice et dans un élan de fraternité ; Défendez-les, c’est un devoir, un devoir sacré, le devoir de solidarité auquel vous n’avez jamais failli !”
James GUILLAUME*
La Bataille Syndicaliste (quotidienne) du 8 novembre 1912
(1) : Tout l’exposé qui précède est extrait du volume La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, Paris, Hachette, 1900
* : Né le 16 février 1844 à Londres (Grande-Bretagne), mort le 20 novembre 1916 ; un des fondateurs de la Fédération jurassienne de l’AIT, puis partisan du syndicalisme révolutionnaire. [le Maitron]
Ci-dessous l'image de l'article de la page numérisée
![]() |
| ✂✂PUBLICATION CENSURÉE SUR facebook le 10 avril à 12:39...✂✂✂ |
jeudi 28 mars 2024
Au ras des PÂQUESrettes ! (illustration)
La classe ouvrière, prenant peu à peu conscience de son existence propre, cherche à se donner les méthodes adéquates à son action de classe. C’est là un but immédiat suffisant à solliciter les énergies, afin de pouvoir ensuite, par l’expérience directe de la vie sociale, préparer les conditions de l’affranchissement rêvé, avec sa conséquence nécessaire : l’abolition des classes.
La lutte de classe figure, il est vrai, dans les discours et les écrits de la plupart des militants "de gauche" ; et ceux-ci, en s’efforçant d’appuyer l’action des partis politiques sur cette base, espèrent sans doute la garantir, par là, des incertitudes et des défaillances si fréquentes dans la vie politique.
Mais la lutte de classe peut-elle avoir, pour des intellectuels, le sens, la force qu’elle revêt pour l’ouvrier ? *
* : Extrait et adapté de "La lutte de classe, le Parti socialiste et le Prolétariat", La Vie Ouvrière n°2 (20 octobre 1909)
vendredi 15 mars 2024
Tous les Animaux sont égaux mais certains animaux sont plus égaux que d'autres (George Orwell - La Ferme des Animaux)
L'instant littérature qui induit la réflexion. Enfin, normalement hein ?! 😊
[...]
Benjamin sentit un nez frotter son épaule. Il se retourna. C’était Capucine. Ses vieux yeux semblaient plus ternes que jamais. Sans rien dire, elle le tira doucement par la crinière et le mena au bout de la grande grange, où les Sept Commandements étaient écrits. Ils regardèrent pendant une minute ou deux le mur goudronné avec ses écritures blanches.
« Ma vue m’abandonne, dit-elle finalement. Même quand j’étais jeune, je ne pouvais pas lire ce qui était écrit. Mais j’ai l’impression que ce mur a l’air différent. Est-ce que les Sept Commandements sont bien les mêmes qu’avant, Benjamin ? »
Cette fois, Benjamin consentit à briser sa règle, et il lui lut ce qui était écrit sur le mur. Il n’y avait plus rien, sauf un unique commandement. Il disait :
TOUS LES ANIMAUX SONT ÉGAUX
MAIS CERTAINS 🐷 ANIMAUX🐷 SONT PLUS ÉGAUX QUE D'AUTRES
Après ça, il ne leur sembla pas étrange que, le lendemain, les 85 cochons qui supervisaient le travail de la ferme portassent tous des fouets dans leurs pattes. Il ne leur sembla pas étrange d’apprendre que les cochons s’étaient acheté une radio, prévoyaient d’installer un téléphone, et s’étaient abonnés à Paris-Match, Playboy et Gala. Il ne leur sembla pas étrange de voir Napoléon se promener dans le jardin de la maison une pipe dans la bouche — pas plus que des cochons prendre des vêtements dans la garde-robe de Martin et les enfiler, Napoléon lui-même apparaissant vêtu d’un manteau noir, d’une culotte de chasse et de jambières en cuir, et sa truie préférée apparaissant dans la robe en soie moirée que Mme Martin portait les dimanches.
[...]
Extraits de "La Ferme des Animaux" de George Orwell. 1945.
Traduit de l’anglais par Romain Vigier, 2021.
vendredi 9 février 2024
-
Qu'on la tienne, à l'instar de certains commentateurs les plus autorisés de l'époque, pour l'expression achevée ...

.jpg)





.jpg)
