jeudi 27 février 2025

PAS de CONCLAVE à la C.G.T.F.O !

 


UNION des SYNDICATS CONFÉDÉRÉS FORCE OUVRIÈRE de la Région Parisienne - RÉSOLUTION du Congrès (3 et 4 mai 1958)

 



R É S O L U T I O N

 

    Le Congrès de l'Union des Syndicats Confédérés "Force Ouvrière" de la Région Parisienne, réuni les 3 et 4 mai 1958 à la Mairie de Puteaux,

    CONDAMNE l'action des gouvernements qui, faisant la politique des intérêts capitalistes, sont systématiquement opposés au développement des conquêtes sociales et aux revendications des travailleurs,

    SOULIGNE que les travailleurs font en réalité les frais de l'inflation qu'on les accuse d'alimenter par leur action en faveur d'une amélioration de leurs salaires,

    INVITE les Fédérations, les Syndicats, les travailleurs à réclamer un salaire en rapport avec l'importance de la contribution des salariés à la production nationale et à la prospérité du pays. Il chiffre, au 1er mai 1958, pour 173 heures de travail, à 40.000 Fr le minimum à garantir aux plus défavorisés des travailleurs, sans abattement de zone ou d'âge.

    Le Congrès affirme que la poursuite de l'expansion économique est indispensable au plein emploi et à la satisfaction des besoins vitaux de l'ensemble du pays, et exige une politique d'investissements sociaux (action sanitaire, logements, culture, loisirs, etc..),

    ESTIME que le progrès technique et les menaces de crise imposent une réduction générale et systématique de la durée du travail sous toutes ses formes (horaire de travail, congés, retraite) sans diminution de la masse globale des salaires.

    S'OPPOSE à l'étatisation progressive des nationalisations et entend faire respecter le véritable esprit de celle-ci qui tendait à la gestion ouvrière.

    CONSTATANT le processus de hausse des prix -- résultat de la politique gouvernementale -- le CONGRÈS affirme sa volonté de maintenir cette garantie minimum du pouvoir d'achat.

    Il APPELLE tous les consommateurs à lutter contre la vie chère par le développement et la généralisation des coopératives de production et de distribution,

    ENTEND faire respecter la loi du 11 Février 1950 relative aux conventions collectives et faire abroger le texte instituant la Commission Interministérielle de Coordination des salaires qui fait obstacle à la libre discussion entre salariés et patrons.

    Il SOUHAITE le développement des pouvoirs des Comités d'entreprise, centres d'apprentissage de la gestion ouvrière.

    Il EXIGE le respect des engagements pris par l'État envers la fonction publique.

    Il SOULIGNE à nouveau l'urgence des réformes du circuit distributif, ainsi que celle d'une refonte de la fiscalité et réclame, dès 1958, l'alignement du montant de l'abattement  à la base, en matière de surtaxe progressive, sur le S.M.I.G.*

    Le Congrès proclame à nouveau son attachement à l'idée européenne. Il rappelle son hostilité à une Europe exclusivement capitaliste et estime indispensable la participation des représentants syndicalistes, à titre délibératif, aux instances du Marché commun et de l'Euratom**.

    D'autre part, il CONSIDÈRE que les structures syndicales des pays membres doivent, de toute urgence, s'adapter aux nouvelles structures économiques européennes, de façon à présenter un front uni des travailleurs aux attentes patronales internationales.

    Le Congrès exprime sa conviction qu'une Europe fortement influencée par le syndicalisme, par son rayonnement économique et spirituel, constituera un pôle d'attraction, facteur de paix dans le monde.

    Il ASSURE  les syndicats qui ne se manifesteront pas du soutien total de l'Union Départementale dans l'action qu'ils pourraient avoir à mener.

    L'Union s'efforcera, en outre, de coordonner au maximum toutes les actions pour en assurer l'efficacité.

    Le Congrès réaffirme sa fidélité à l'idéal du syndicalisme C.G.T.F.O. qui vise à l'émancipation*** et au respect de la personnalité humaine.

 

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 NOTES de l'éditeur du blog

* S.M.I.G. : Salaire minimum interprofessionnel garanti (1950-1970), remplacé par le S.M.I.C., salaire minimum interprofessionnel de croissance.

** EURATOM : Constituée le 25 mars 1957, à Rome. Euratom ou CEEA (Communauté Européenne de l’Energie Atomique). Le but de l'Euratom était de créer un marché spécialisé pour l'énergie nucléaire, la distribuer dans la communauté et vendre le surplus aux États non-membres. 

*** ÉMANCIPATION : Rappel du but du syndicalisme énoncé dans la résolution d'Amiens : [...] il prépare l'émancipation intégrale [...] 

Texte de la résolution d'Amiens :  https://usdadfoparis.blogspot.com/2024/02/resolution-damiens-dite-charte-damiens.html

RASSEMBLEMENT DEVANT LA CRAMIF le 1er MARS 2025 !

 


dimanche 9 février 2025

Analyse du film The Matrix (1999) d’un point de vue Syndicaliste Révolutionnaire

 


    Le film The Matrix peut également être interprété à travers une perspective syndicaliste révolutionnaire, qui met en avant les luttes des travailleurs contre l'exploitation capitaliste et la domination des systèmes oppressifs. En adoptant cette grille de lecture, le film devient une métaphore puissante de la résistance collective contre un régime exploiteur, symbolisé par les machines.|

 


I. La Matrice : Une Métaphore du Capitalisme

 

1. L'Exploitation des Humains

    Dans The Matrix , les humains sont exploités par les machines comme source d'énergie. Ce système ressemble fortement au capitalisme, où les travailleurs sont réduits à des ressources interchangeables pour alimenter une machine économique sans visage. Les machines incarnent ainsi la classe dominante (la bourgeoisie), tandis que les humains représentent la classe ouvrière (le prolétariat).|

    Cette exploitation est invisible aux yeux des victimes, car elles vivent dans une illusion confortable créée par les machines – la matrice elle-même. De même, sous le capitalisme, les travailleurs sont souvent maintenus dans un état d'ignorance quant à leur véritable condition, convaincus que leurs efforts servent leur propre bien-être alors qu'ils enrichissent principalement les détenteurs du capital.|

2. La Production et la Plus-Value

    Les machines tirent leur énergie directement des corps humains, ce qui évoque la notion marxiste de plus-value . Dans le capitalisme, les travailleurs produisent plus de valeur qu'ils ne reçoivent en salaire, et cette différence est capturée par les capitalistes. Dans la matrice, les humains génèrent une énergie qui dépasse largement leurs besoins immédiats, alimentant ainsi les machines. |

 


II. La Résistance Ouvrière : La Résistance Humaine

 

1. La Résistance Comme Mouvement Révolutionnaire

    La résistance humaine basée dans Zion symbolise le mouvement ouvrier révolutionnaire. Ce groupe de rebelles lutte pour libérer les humains de l'emprise des machines, tout comme les syndicalistes révolutionnaires cherchent à renverser le capitalisme pour instaurer un système plus juste et égalitaire.|

    Les membres de la résistance incarnent les conscients* , ceux qui ont pris conscience de l'exploitation et choisissent de se battre contre elle. Morpheus, en tant que leader charismatique, joue un rôle similaire à celui d'un organisateur syndicaliste, inspirant et mobilisant ses troupes pour la cause commune.|

2. L'Importance de la Conscience

    Le choix offert à Neo entre la pilule rouge et la pilule bleue représente le moment crucial où un individu prend conscience de son exploitation. Cela correspond à l'idée selon laquelle la révolution commence par une prise de conscience collective. Sans compréhension claire de la nature oppressive du système, aucune transformation significative n'est possible. |

 


III. Le Rôle de l'Élu : Un Symbole de Meneur Révolutionnaire

 

1. Neo Comme Figure Révolutionnaire

    Neo, présenté comme "l'Élu", peut être vu comme une figure emblématique du meneur révolutionnaire. Il incarne le potentiel de chaque individu à transcender sa condition actuelle et à devenir un agent de changement**. Bien qu'il soit initialement sceptique face à sa mission, il finit par accepter son rôle, montrant que la révolution nécessite non seulement des meneurs courageux mais aussi une transformation personnelle profonde.|

    Ce parcours rappelle celui de figures historiques telles que Karl Marx ou Che Guevara, qui ont eux aussi commencé par remettre en question leur propre position avant de s'engager pleinement dans la lutte contre l'oppression.|

2. La Coopération et la Solidarité

    Bien que Neo soit central dans l'histoire, il ne réussit pas seul. Sa victoire finale repose sur la coopération avec d'autres membres de la résistance, notamment Trinity et Morpheus. Cela souligne l'importance de la solidarité ouvrière et de l'action collective dans toute lutte révolutionnaire. Seul, aucun individu ne peut renverser un système aussi vaste et complexe que celui des machines. |

 


IV. Les Limites et les Défis de la Résistance

 

1. La Trahison et la Division

    Le personnage de Cypher, qui trahit la résistance pour retourner dans la matrice, symbolise les dangers de la division interne au sein des mouvements révolutionnaires. Les tentations du confort et de la sécurité peuvent affaiblir la lutte collective, surtout lorsque certains membres préfèrent sacrifier leurs idéaux pour des bénéfices immédiats.|

    Cela reflète les défis rencontrés par les mouvements syndicaux dans leur combat contre le capitalisme : la corruption, les compromis avec le pouvoir en place, et la perte de motivation peuvent tous menacer l'efficacité de la résistance.|

2. La Répression Systémique

    Les machines, en tant que forces répressives, utilisent divers moyens pour maintenir leur contrôle, y compris la surveillance, la manipulation et la violence directe. Ces méthodes rappellent celles employées par les États capitalistes pour réprimer les mouvements ouvriers et empêcher toute forme de rébellion. La résistance humaine doit donc constamment adapter ses stratégies pour contourner ces obstacles. |

 


V. Vers une Nouvelle Société

 

1. La Destruction du Système Oppresseur

    Le but ultime de la résistance dans The Matrix est de détruire les machines et de libérer tous les humains de la matrice. Cette ambition évoque l'idéal révolutionnaire de construire une société sans exploitation ni domination. La destruction du système existant est vue comme nécessaire pour permettre l'émergence d'un nouvel ordre social fondé sur l'égalité et la justice.|

2. L'Incertain Avenir

    Cependant, le film laisse planer une certaine ambiguïté quant à l'avenir après la chute des machines. Cette incertitude reflète les défis concrets auxquels font face les mouvements révolutionnaires : comment reconstruire une société après avoir abattu un système oppresseur ? Quelles garanties avons-nous que le nouveau système ne reproduira pas les mêmes inégalités ? |

 


VI. Conclusion

    The Matrix peut être lu comme une allégorie puissante des luttes syndicalistes révolutionnaires contre le capitalisme. En explorant les thèmes de l'exploitation, de la résistance et de la transformation sociale, le film offre une critique acérée des systèmes oppressifs tout en soulignant l'importance de la solidarité et de la prise de conscience collective. À travers le parcours de Neo et de ses compagnons, le film inspire à agir pour changer un monde injuste, tout en reconnaissant les difficultés inhérentes à cette quête. En ce sens, The Matrix devient une œuvre engagée pour tous ceux qui croient en la possibilité de transformer la réalité vers un avenir plus équitable et humain. |

 

* : Travailleurs conscients de la lutte à mener... [Résolution d'Amiens] |

** : L'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes [1ère Internationale]|

TRAVAILLEUR, RÉVEILLE-TOI ! (illustrations)