Blog de propagande, d'informations ouvrières, militantes et syndicalistes
mardi 11 mars 2025
jeudi 6 mars 2025
mercredi 5 mars 2025
"On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels." Une lettre d'Anatole France, l'Humanité du 18 juillet 1922
Introduction du blog
Ce texte d'Anatole France offre une analyse profonde des causes et conséquences sociales de la Première Guerre mondiale. Il met en lumière les mécanismes de domination économique, la manipulation idéologique des masses et les émotions collectives qui ont nourri le conflit.
Par ailleurs, il appelle à une réflexion sur les alternatives possibles, notamment à travers une vision européenne de la paix et de la solidarité.
Cette lettre reste d'une grande actualité, car elle invite à réfléchir sur les dangers des "nationalismes" excessifs, des discours "populistes" dans les journaux papiers/internet et sur les plateaux télé ainsi que des inégalités économiques dans les sociétés contemporaines.
UNE LETTRE D’ANATOLE FRANCE
« On croit mourir pour la patrie
on meurt pour des industriels »
Cher citoyen Cachin*,
Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday**, les Hauts Fourneaux, qu’il importe de connaître.
On y trouvera sur les origines de la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra notamment (ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent, que ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en jeu leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde.
Écoutez Corday, sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent. — « Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée du métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes mêmes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots… Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux ! » (page 163).
Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes*** ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donna, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de la Révolution et de l’Empire. Je ne parle pas des guerres de l’ancien régime qui ne faisaient pas haïr aux français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.
Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. « L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir c’est la trahir. »
Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté que l’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient douces assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse. « C’est, dit-elle, un signe de progrès et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles : la haine est une vertu ; c’est peut-être la plus noble des vertus. »
Je lui demandais timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :
— Pensez, madame, un peuple entier c’est grand… Quoi ? Un peuple composé de millions d’individus, différents les uns des autres, dont aucun ne ressemble aux autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse innocente en a souffert mort et passion. Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur. »
Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est pas faite d’États isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.
Notre salut c’est d’être bons Européens. Hors de là, tout est ruine et misère.
Salut et fraternité,
Anatole FRANCE****.
NOTES du blog
* : Marcel Cachin (1869-1958), politicien, directeur/rédacteur en chef de L'Humanité de 1918 jusqu'à son décès en 1958.
** : Louis-Édouard Pollet, dit Michel Corday (1869-1937), romancier et ami intime d'Anatole France.
*** : Bataille de Jemmapes (1792)
**** : François Anatole Thibault de son vrai nom.
lundi 3 mars 2025
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE de l'USDAD FO PARIS le jeudi 06 mars 2025
Cher(e)s camarades.
Nous vous rappelons la tenue de notre assemblée générale le jeudi 06 mars 2025 à l'Union Départementale cgt-Force Ouvrière de Paris.
Nous débuterons dès 09h15 dans la salle Marc Blondel et nous terminerons aux alentours de 12:00/12:30.
Ce sera l'occasion de faire le tour de l'actualité sociale et politique ainsi que d'échanger sur nos expériences en tant que salarié(e)s, syndiqué(e)s, militant(e)s syndicalistes, élu(e)s du personnel.
Un apéritif fraternel offert par le syndicat, conclura nos travaux.
Amitiés syndicalistes
Analyse du film "Blade" (1998) d'un point de vue Syndicaliste Révolutionnaire
Une analyse du film Blade (1998) sous l'angle du syndicalisme révolutionnaire permet de déconstruire les dynamiques sociales, économiques et politiques à travers une perspective qui met en avant la lutte des travailleurs pour leur autonomie et leur libération face aux systèmes oppressifs. Ce cadre théorique, fondé sur la solidarité ouvrière, la résistance collective et la transformation radicale des structures de pouvoir, offre un prisme unique pour interpréter le récit de Blade.
1. Les Vampires comme Capitalistes Exploitants
a) Exploitation Systémique
Dans Blade , les vampires incarnent parfaitement le rôle des capitalistes exploitants. Leur survie repose sur l'extraction directe de ressources vitales (le sang) auprès des humains, qui sont réduits au statut de "marchandise vivante". Cette relation est comparable à celle entre les patrons capitalistes et les travailleurs dans une société industrielle :
- Les vampires contrôlent les moyens de production (les lieux où ils capturent ou obtiennent leur nourriture) tout en imposant une hiérarchie stricte.
- Les humains, quant à eux, sont aliénés non seulement par la perte de leurs ressources physiques (le sang), mais aussi par leur incapacité à s'organiser efficacement contre cette exploitation.
b) La Bourgeoisie Vampire
Deacon Frost, leader des vampires, symbolise la classe dirigeante capitaliste. Il cherche constamment à renforcer son emprise en créant une nouvelle race de vampires supérieurs, ce qui évoque les stratégies capitalistes visant à intensifier l'exploitation et à consolider le contrôle économique et social. Son projet reflète également la logique destructrice du capitalisme, qui sacrifie toujours davantage pour maximiser ses profits.
2. Blade : Un Militant Révolutionnaire
c) Un Combattant Solitaire Mais Emblématique
Blade peut être vu comme un militant révolutionnaire qui lutte pour la libération des opprimés. Bien qu'il agisse souvent seul, il représente les aspirations plus larges d'une résistance collective :
- En tant qu'hybride mi-humain, mi-vampire, Blade comprend intimement les mécanismes de l'exploitation vampire. Cela lui confère une double légitimité pour mener la lutte : il connaît les faiblesses de l'ennemi tout en partageant les valeurs morales des humains.
- Sa mission n'est pas uniquement personnelle ; elle s'étend à la protection de toute l'humanité, similaire à la manière dont les militants syndicalistes révolutionnaires travaillent pour le bien commun.
d) Outillage Stratégique
Les armes spécifiques utilisées par Blade (épées en argent, grenades UV) peuvent être comparées aux outils organisationnels et techniques développés par les mouvements syndicaux pour affronter les forces dominantes. Ces instruments ne sont pas seulement des moyens de combat, mais aussi des symboles de résistance et d'autonomisation.
3. Solidarité et Organisation Collective
e) Whistler : Mentor et Organisateur
Le personnage de Whistler joue un rôle clé dans le film en tant que mentor et organisateur. Il fournit à Blade non seulement des conseils pratiques, mais aussi un soutien moral et matériel essentiel. Cette relation peut être interprétée comme une métaphore de la collaboration entre militants expérimentés et nouveaux combattants dans les mouvements syndicaux révolutionnaires :
- Whistler transmet son savoir-faire et ses connaissances accumulées au fil des ans, ce qui rappelle l'importance de la transmission des compétences dans les organisations ouvrières.
- Ensemble, ils forment une alliance informelle qui illustre la puissance de la solidarité et de l'organisation collective.
f) Absence de Structure Formelle
Cependant, une critique syndicaliste pourrait souligner l'absence d'une structure formelle ou d'une organisation centralisée dans la lutte menée par Blade. Contrairement aux mouvements syndicaux traditionnels, qui misent sur la mobilisation massive et coordonnée, Blade agit principalement en solitaire. Cela peut être perçu comme une limite : sans une véritable coordination entre les humains, la victoire reste fragile et difficilement généralisable.
4. Aliénation et Résistance
g) Aliénation Humaine
Les humains dans Blade sont profondément aliénés par les vampires, qui non seulement les exploitent physiquement, mais aussi psychologiquement. Beaucoup d'entre eux ignorent même l'existence des vampires, ce qui évoque la manipulation idéologique exercée par les élites capitalistes pour maintenir leur domination :
- Les humains sont conditionnés à accepter leur statut subalterne, exactement comme les travailleurs peuvent être endoctrinés pour croire que leur exploitation est naturelle ou inévitable.
- Blade, en révélant la vérité sur les vampires, incarne le processus de conscientisation (conscience de classe) nécessaire pour déclencher une révolte.
h) Résistance Individuelle et Collective
Bien que Blade soit souvent présenté comme un héros individuel, son action inspire implicitement une résistance collective. Par exemple, Karen choisit de coopérer avec Blade malgré les dangers, montrant ainsi que même les individus ordinaires peuvent contribuer à la lutte pour l'émancipation. Cette dimension collective préfigure l'idée selon laquelle la libération des humains nécessitera ultimement une mobilisation massive.
5. Technologie et Modernité
i) Technologie au Service de la Libération
Les gadgets high-tech utilisés par Blade (comme son armement spécialisé) symbolisent l'utilisation de la technologie pour renverser le pouvoir dominant. Dans une perspective syndicaliste révolutionnaire, cela rappelle l'importance de maîtriser les outils modernes pour transformer les conditions de vie des travailleurs :
- Blade montre que la technologie, bien employée, peut servir non seulement à protéger, mais aussi à organiser et à renforcer la résistance.
- En revanche, les vampires tentent également d'utiliser la technologie pour renforcer leur domination, illustrant la dualité des usages technologiques.
j) Contrôle et Autonomie
Le film pose également la question cruciale du contrôle technologique. Alors que les vampires cherchent à monopoliser les avancées scientifiques pour leur propre profit, Blade et ses alliés tentent de les utiliser pour libérer les humains. Cette opposition reflète les débats syndicaux sur la manière de garantir que les progrès technologiques bénéficient réellement aux masses plutôt qu'à une minorité privilégiée.
6. Impact Social et Politique
k) Message de Libération
Blade transmet un message puissant sur la possibilité de renverser les systèmes oppressifs grâce à la détermination et à la résistance. Même dans un monde apparemment dominé par des forces invincibles (les vampires), il existe toujours une chance de changer la donne.
l) Esprit de Solidarité
Le film met en avant l'importance de la solidarité entre les opprimés. La relation entre Blade et Whistler, ainsi que leur collaboration avec Karen, souligne que la lutte ne peut réussir sans coopération et mutualisme.
Conclusion
D’un point de vue syndicaliste révolutionnaire, Blade (1998) peut être interprété comme une allégorie de la lutte des travailleurs contre les systèmes exploitants. Les vampires représentent une bourgeoisie parasitaire qui vit aux dépens des humains, tandis que Blade incarne un militant révolutionnaire déterminé à libérer les opprimés. Bien que le film mette en avant une forme de résistance individuelle, il souligne également l'importance de la solidarité et de l'organisation collective pour atteindre des changements durables. À travers ses thèmes d'exploitation, de conscientisation (conscience de classe) et de transformation sociale, Blade offre une réflexion profonde sur les moyens de construire un monde plus juste et égalitaire.
JOURNÉE INTERNATIONALE des DROITS des FEMMES - 08 mars 2025 et plus encore ! (illustration et citation de l'UD FO75)
Pour l'Union des Syndicats des Activités Diverses cgt-Force Ouvrière de Paris, nous le disons de nouveau: les droits des femmes, c'est 365 jours par an et 366 jours les années bissextiles.
L'Union Départementale de Paris va également dans ce sens :
Le 8 mars a été décrété « Journée de la Femme » alors que notre UD a toujours considéré que la recherche de l’égalité femmes-hommes devait exister toute l’année.
Une nouvelle « Journée de la Femme », ce 8 mars 2025, qui sera encore marquée par des désaccords entre organisations syndicales sur des sujets pourtant abordés en commun et des actions menées pendant de longs mois notamment sur le dossier Retraites qui fait très largement parler de lui ces jours derniers et encore plus en ce 20 février où le rapport de la Cour des Comptes doit être remis au 1er Ministre.
Nous ne partageons pas le texte commun des organisations syndicales qui ont combattu ensemble la contre-réforme des retraites parce qu’à aucun moment il ne fait état dans les revendications de l’abrogation de la réforme qui continue à porter la destruction des régimes spéciaux et à terme celui des pensions civiles et militaires.
Est-ce là l’égalité de traitement ? C’est au contraire pour les femmes et les hommes du service public d’une façon générale la casse de leurs statuts.
https://usdadfoparis.blogspot.com/2025/02/communique-de-lunion-departementale-de.html
jeudi 27 février 2025
UNION des SYNDICATS CONFÉDÉRÉS FORCE OUVRIÈRE de la Région Parisienne - RÉSOLUTION du Congrès (3 et 4 mai 1958)
R É S O L U T I O N
Le Congrès de l'Union des Syndicats Confédérés "Force Ouvrière" de la Région Parisienne, réuni les 3 et 4 mai 1958 à la Mairie de Puteaux,
CONDAMNE l'action des gouvernements qui, faisant la politique des intérêts capitalistes, sont systématiquement opposés au développement des conquêtes sociales et aux revendications des travailleurs,
SOULIGNE que les travailleurs font en réalité les frais de l'inflation qu'on les accuse d'alimenter par leur action en faveur d'une amélioration de leurs salaires,
INVITE les Fédérations, les Syndicats, les travailleurs à réclamer un salaire en rapport avec l'importance de la contribution des salariés à la production nationale et à la prospérité du pays. Il chiffre, au 1er mai 1958, pour 173 heures de travail, à 40.000 Fr le minimum à garantir aux plus défavorisés des travailleurs, sans abattement de zone ou d'âge.
Le Congrès affirme que la poursuite de l'expansion économique est indispensable au plein emploi et à la satisfaction des besoins vitaux de l'ensemble du pays, et exige une politique d'investissements sociaux (action sanitaire, logements, culture, loisirs, etc..),
ESTIME que le progrès technique et les menaces de crise imposent une réduction générale et systématique de la durée du travail sous toutes ses formes (horaire de travail, congés, retraite) sans diminution de la masse globale des salaires.
S'OPPOSE à l'étatisation progressive des nationalisations et entend faire respecter le véritable esprit de celle-ci qui tendait à la gestion ouvrière.
CONSTATANT le processus de hausse des prix -- résultat de la politique gouvernementale -- le CONGRÈS affirme sa volonté de maintenir cette garantie minimum du pouvoir d'achat.
Il APPELLE tous les consommateurs à lutter contre la vie chère par le développement et la généralisation des coopératives de production et de distribution,
ENTEND faire respecter la loi du 11 Février 1950 relative aux conventions collectives et faire abroger le texte instituant la Commission Interministérielle de Coordination des salaires qui fait obstacle à la libre discussion entre salariés et patrons.
Il SOUHAITE le développement des pouvoirs des Comités d'entreprise, centres d'apprentissage de la gestion ouvrière.
Il EXIGE le respect des engagements pris par l'État envers la fonction publique.
Il SOULIGNE à nouveau l'urgence des réformes du circuit distributif, ainsi que celle d'une refonte de la fiscalité et réclame, dès 1958, l'alignement du montant de l'abattement à la base, en matière de surtaxe progressive, sur le S.M.I.G.*
Le Congrès proclame à nouveau son attachement à l'idée européenne. Il rappelle son hostilité à une Europe exclusivement capitaliste et estime indispensable la participation des représentants syndicalistes, à titre délibératif, aux instances du Marché commun et de l'Euratom**.
D'autre part, il CONSIDÈRE que les structures syndicales des pays membres doivent, de toute urgence, s'adapter aux nouvelles structures économiques européennes, de façon à présenter un front uni des travailleurs aux attentes patronales internationales.
Le Congrès exprime sa conviction qu'une Europe fortement influencée par le syndicalisme, par son rayonnement économique et spirituel, constituera un pôle d'attraction, facteur de paix dans le monde.
Il ASSURE les syndicats qui ne se manifesteront pas du soutien total de l'Union Départementale dans l'action qu'ils pourraient avoir à mener.
L'Union s'efforcera, en outre, de coordonner au maximum toutes les actions pour en assurer l'efficacité.
Le Congrès réaffirme sa fidélité à l'idéal du syndicalisme C.G.T.F.O. qui vise à l'émancipation*** et au respect de la personnalité humaine.
💮💮💮💮💮
NOTES de l'éditeur du blog
* S.M.I.G. : Salaire minimum interprofessionnel garanti (1950-1970), remplacé par le S.M.I.C., salaire minimum interprofessionnel de croissance.
** EURATOM : Constituée le 25 mars 1957, à Rome. Euratom ou CEEA (Communauté Européenne de l’Energie Atomique). Le but de l'Euratom était de créer un marché spécialisé pour l'énergie nucléaire, la distribuer dans la communauté et vendre le surplus aux États non-membres.
*** ÉMANCIPATION : Rappel du but du syndicalisme énoncé dans la résolution d'Amiens : [...] il prépare l'émancipation intégrale [...]
Texte de la résolution d'Amiens : https://usdadfoparis.blogspot.com/2024/02/resolution-damiens-dite-charte-damiens.html
mardi 25 février 2025
jeudi 20 février 2025
vendredi 14 février 2025
mercredi 12 février 2025
dimanche 9 février 2025
Analyse du film The Matrix (1999) d’un point de vue Syndicaliste Révolutionnaire
Le film The Matrix peut également être interprété à travers une perspective syndicaliste révolutionnaire, qui met en avant les luttes des travailleurs contre l'exploitation capitaliste et la domination des systèmes oppressifs. En adoptant cette grille de lecture, le film devient une métaphore puissante de la résistance collective contre un régime exploiteur, symbolisé par les machines.|
I. La Matrice : Une Métaphore du Capitalisme
1. L'Exploitation des Humains
Dans The Matrix , les humains sont exploités par les machines comme source d'énergie. Ce système ressemble fortement au capitalisme, où les travailleurs sont réduits à des ressources interchangeables pour alimenter une machine économique sans visage. Les machines incarnent ainsi la classe dominante (la bourgeoisie), tandis que les humains représentent la classe ouvrière (le prolétariat).|
Cette exploitation est invisible aux yeux des victimes, car elles vivent dans une illusion confortable créée par les machines – la matrice elle-même. De même, sous le capitalisme, les travailleurs sont souvent maintenus dans un état d'ignorance quant à leur véritable condition, convaincus que leurs efforts servent leur propre bien-être alors qu'ils enrichissent principalement les détenteurs du capital.|
2. La Production et la Plus-Value
Les machines tirent leur énergie directement des corps humains, ce qui évoque la notion marxiste de plus-value . Dans le capitalisme, les travailleurs produisent plus de valeur qu'ils ne reçoivent en salaire, et cette différence est capturée par les capitalistes. Dans la matrice, les humains génèrent une énergie qui dépasse largement leurs besoins immédiats, alimentant ainsi les machines. |
II. La Résistance Ouvrière : La Résistance Humaine
1. La Résistance Comme Mouvement Révolutionnaire
La résistance humaine basée dans Zion symbolise le mouvement ouvrier révolutionnaire. Ce groupe de rebelles lutte pour libérer les humains de l'emprise des machines, tout comme les syndicalistes révolutionnaires cherchent à renverser le capitalisme pour instaurer un système plus juste et égalitaire.|
Les membres de la résistance incarnent les conscients* , ceux qui ont pris conscience de l'exploitation et choisissent de se battre contre elle. Morpheus, en tant que leader charismatique, joue un rôle similaire à celui d'un organisateur syndicaliste, inspirant et mobilisant ses troupes pour la cause commune.|
2. L'Importance de la Conscience
Le choix offert à Neo entre la pilule rouge et la pilule bleue représente le moment crucial où un individu prend conscience de son exploitation. Cela correspond à l'idée selon laquelle la révolution commence par une prise de conscience collective. Sans compréhension claire de la nature oppressive du système, aucune transformation significative n'est possible. |
III. Le Rôle de l'Élu : Un Symbole de Meneur Révolutionnaire
1. Neo Comme Figure Révolutionnaire
Neo, présenté comme "l'Élu", peut être vu comme une figure emblématique du meneur révolutionnaire. Il incarne le potentiel de chaque individu à transcender sa condition actuelle et à devenir un agent de changement**. Bien qu'il soit initialement sceptique face à sa mission, il finit par accepter son rôle, montrant que la révolution nécessite non seulement des meneurs courageux mais aussi une transformation personnelle profonde.|
Ce parcours rappelle celui de figures historiques telles que Karl Marx ou Che Guevara, qui ont eux aussi commencé par remettre en question leur propre position avant de s'engager pleinement dans la lutte contre l'oppression.|
2. La Coopération et la Solidarité
Bien que Neo soit central dans l'histoire, il ne réussit pas seul. Sa victoire finale repose sur la coopération avec d'autres membres de la résistance, notamment Trinity et Morpheus. Cela souligne l'importance de la solidarité ouvrière et de l'action collective dans toute lutte révolutionnaire. Seul, aucun individu ne peut renverser un système aussi vaste et complexe que celui des machines. |
IV. Les Limites et les Défis de la Résistance
1. La Trahison et la Division
Le personnage de Cypher, qui trahit la résistance pour retourner dans la matrice, symbolise les dangers de la division interne au sein des mouvements révolutionnaires. Les tentations du confort et de la sécurité peuvent affaiblir la lutte collective, surtout lorsque certains membres préfèrent sacrifier leurs idéaux pour des bénéfices immédiats.|
Cela reflète les défis rencontrés par les mouvements syndicaux dans leur combat contre le capitalisme : la corruption, les compromis avec le pouvoir en place, et la perte de motivation peuvent tous menacer l'efficacité de la résistance.|
2. La Répression Systémique
Les machines, en tant que forces répressives, utilisent divers moyens pour maintenir leur contrôle, y compris la surveillance, la manipulation et la violence directe. Ces méthodes rappellent celles employées par les États capitalistes pour réprimer les mouvements ouvriers et empêcher toute forme de rébellion. La résistance humaine doit donc constamment adapter ses stratégies pour contourner ces obstacles. |
V. Vers une Nouvelle Société
1. La Destruction du Système Oppresseur
Le but ultime de la résistance dans The Matrix est de détruire les machines et de libérer tous les humains de la matrice. Cette ambition évoque l'idéal révolutionnaire de construire une société sans exploitation ni domination. La destruction du système existant est vue comme nécessaire pour permettre l'émergence d'un nouvel ordre social fondé sur l'égalité et la justice.|
2. L'Incertain Avenir
Cependant, le film laisse planer une certaine ambiguïté quant à l'avenir après la chute des machines. Cette incertitude reflète les défis concrets auxquels font face les mouvements révolutionnaires : comment reconstruire une société après avoir abattu un système oppresseur ? Quelles garanties avons-nous que le nouveau système ne reproduira pas les mêmes inégalités ? |
VI. Conclusion
The Matrix peut être lu comme une allégorie puissante des luttes syndicalistes révolutionnaires contre le capitalisme. En explorant les thèmes de l'exploitation, de la résistance et de la transformation sociale, le film offre une critique acérée des systèmes oppressifs tout en soulignant l'importance de la solidarité et de la prise de conscience collective. À travers le parcours de Neo et de ses compagnons, le film inspire à agir pour changer un monde injuste, tout en reconnaissant les difficultés inhérentes à cette quête. En ce sens, The Matrix devient une œuvre engagée pour tous ceux qui croient en la possibilité de transformer la réalité vers un avenir plus équitable et humain. |
* : Travailleurs conscients de la lutte à mener... [Résolution d'Amiens] |
** : L'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes [1ère Internationale]|
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Qu'on la tienne, à l'instar de certains commentateurs les plus autorisés de l'époque, pour l'expression achevée ...





















