Un syndicalisme à l’écart des mouvements sociaux.
Force ouvrière, entre contestation syndicale et légitimisme politique.
par Karel YON
Lilian Mathieu a récemment proposé la notion d’« espace des mouvements sociaux » pour rendre compte de l’affirmation progressive d’un univers militant distinct du champ partisan 1, tout en insistant sur la nécessité de réfléchir plus avant à l’articulation entre cet espace et le champ syndical. Si l’espace des mouvements sociaux constitue « un univers de pratique et de sens relativement autonome à l’intérieur du monde social »2, il convient dès lors d’étudier sous quelles conditions des syndicalistes peuvent s’inscrire dans cet espace. Ce texte se propose de le faire à partir du cas de Force ouvrière, en prenant comme point de départ le récit de vie d’un militant recueilli dans le cadre d’une enquête de terrain 3.
Le profil de Damien semble assez représentatif des militants syndicaux que l’on pourrait situer du côté de l’espace des mouvements sociaux. À 35 ans, il est secrétaire du syndicat des fonctionnaires territoriaux de sa commune, une petite ville minière dans laquelle il travaille depuis le début des années 1990. Il a rejoint FO peu de temps après, tout en s’investissant dans de multiples causes : après avoir été adhérent du MJS, puis militant au PS, il a rejoint la LCR. Il a été responsable d’une association d’éducation populaire, est adhérent de Ras l’Front. Il a été tenté par l’humanitaire, a soutenu Act Up, soutient encore une association de défense de la condition animale, et place ses engagements, y compris le choix de FO (en comparaison avec la CGT, à laquelle il a failli adhérer), sous le signe de l’action protestataire : « je suis assez friand des associations qui luttent vraiment quoi. […] On le voit sur les grands mouvements nationaux, les grèves de 2003, les grèves de 95 […]. FO, je dirai pas qu’ils sont parfaits parfaits, mais ils sont quand même un peu plus virulents, ils gardent quand même leur indépendance d’esprit, d’action, plus que la CGT quand même. Parce que la CGT ils sont vraiment en hibernation quand y a la gauche au pouvoir. »
Dans son discours, les différentes sphères de son existence sociale (professionnelle, syndicale, politique, amicale…) sont étroitement imbriquées, l’identité de militant donnant leur unité à l’ensemble de ces expériences sociales. Ses fréquentations sont d’abord militantes : « je n’ai quasiment que des copains qui partagent mes opinions [rire …]. Ce qui nous vaut aussi des fois des soirées, moi j’apprécie ça énormément, des soirées sur la politique… D’ailleurs nos femmes nous freinent régulièrement ».
Le fait qu’il ne soit pas permanent syndical, et le type d’activité professionnelle qu’il exerce lui permettent de vivre son métier en militant : « je fais des formations Bafa, je suis formateur d’animateurs, donc je leur dis, si vous venez pas à l’animation, comme un militant à part entière, vous n’y resterez pas et vous allez vous écœurer, vous allez passer un mauvais moment quoi. […] Moi je fais mon boulot par militantisme. » Son engagement à FO prend dès lors un sens qui dépasse l’activité syndicale immédiate : « même si on va négocier des salaires, tout ça, ça c’est anecdotique, c’est pas le but premier du syndicat, c’est pas ça quoi. […] Moi je dis souvent à mes camarades c’est qu’on a une philosophie de la vie ».
Il se trouve cependant que Damien est à la fois très représentatif du milieu sociopolitique dans lequel s’inscrit FO, et assez atypique. Son habitus personnel rend bien compte des transformations sociales qui ont permis la formulation de la notion d’espace des mouvements sociaux ; la pertinence de ce concept tient à la perte d’évidence d’un terme qui a longtemps servi de point d’ancrage cognitif pour penser le militantisme : le mouvement ouvrier 4. Damien a en effet baigné dans ce milieu : « j’ai toujours vécu dans un milieu familial très engagé, très sûr de ses convictions qui sont des convictions socialistes, lointaines puisque ça remonte à la SFIO […] Mon père il fait sa généalogie, et apparemment, vraiment le militantisme c’est ancré de longue date. On a eu un maire-député… oui vraiment la totale quoi. Et toujours dans le monde ouvrier […]. Et mineurs, toujours mineurs. […] Depuis 1860 on est dans le secteur. Et ça s’est arrêté à mon grand-père, qui avait été clair avec mon père, qui avait dit, si jamais tu descends, ne serait-ce que d’un mètre à la mine, tu te prends une raclée ».
De par sa socialisation familiale, Damien mobilise une grille de lecture « classiste », qui articule sentiment d’appartenance à la classe ouvrière et positionnement politique à gauche 5. Dans ce modèle, les identités sociale, syndicale et politique sont vécues subjectivement comme congruentes. Pour autant, sa trajectoire sociale rend impossible une identification totale à la figure du militant ouvrier : si une partie de sa famille reste ancrée dans cette « culture populaire de chez populaire », il reconnaît avoir hérité de ses parents « un statut de classe moyenne ». Son père « a effectivement fait des études un peu plus que les autres », est devenu enseignant, puis technicien-chimiste, pour finir « quand même gradé, une belle carrière ». Sa mère, fille d’un brigadier-chef, était formatrice. L’intensité de son engagement, et sa forte teneur « altruiste », parallèlement à un parcours scolaire médiocre (il quitte le lycée à 21 ans, sans aucun diplôme, contrairement à ses frères qui ne sont pas militants) peuvent dès lors être compris comme un moyen de résoudre cette contradiction, le militantisme offrant à sa « bonne volonté culturelle » un domaine d’investissement alternatif à l’école, synonyme de trahison sociale 6 : « je suis pas très très scolaire, ce qui ne m’a jamais empêché par exemple, s’agissant de tout ce qui est politique, de tout ce qui est géographique, de tout ce qui est historique, d’être au taquet quoi, parce que, comme c’était une passion, ben j’ai toujours énormément lu, tout mouflet […]. Je me plaisais à ça, surtout pas être pris comme un bon élève… Et c’est marrant parce que, quand j’imaginais mon avenir professionnel, je me voyais surtout pas comme cadre, mais absolument comme ouvrier, et ouvrier bas d’échelle quoi. C’était pour moi le but ultime à atteindre, de vivre dans le monde ouvrier, et de vivre la galère du monde ouvrier… Parce que pour moi si tu veux, ça drainait toute une série de valeurs ».
Sa rupture avec le PS, pour rejoindre une organisation politique moins insérée dans le jeu institutionnel et dont les militants sont reconnus pour leur rôle dans les mouvements sociaux, illustre par ailleurs l’idée d’un univers militant s’affirmant dans la prise de distance à l’égard du monde politique « traditionnel ». Ainsi, il dit au sujet du PS : « y a aucune prise en compte des aspirations réelles de la population… ils s’en foutent complètement, c’est un parti d’élus, qui ne cherchent qu’une seule chose c’est à se faire réélire avant toute chose. […] Nos petits monarques… sont grassement rétribués hein. »
Cependant, tant le modèle du militant ouvrier que celui du « syndicaliste de mouvement social »7 sont marginaux au sein de FO. Si Damien a hérité du « classisme » de son père, c’est d’abord parce que celui- ci était militant à la CFDT, « la CFDT d’Edmond Maire ! [rire] Pas de Nicole Notat, ni de son successeur Chérèque ». Les transformations conjuguées des champs syndical et partisan expliquent que Damien puisse épanouir des dispositions « rebelles » au sein de FO, puis de la LCR, alors qu’il les a héritées d’un père qui les avait cultivées conjointement à la CFDT et au PS, à une époque où l’engagement dans ces organisations se faisait volontiers « virulent » : « il me raconte des fermetures d’usine de force, […] où les grèves c’était souvent aussi des bagarres avec les jeunes, avec ceux qui trahissaient les ouvriers pour aller aider le patron, bon c’était aussi ça et c’était régulier… » Comme l’indique O. Fillieule, « les modifications de l’image publique d’un mouvement et de ses stratégies peuvent contribuer au cours du temps à bouleverser l’identité du collectif par la superposition de différentes ‘générations’ de militants dont les propriétés et les raisons d’agir peuvent avoir varié. »8
Damien appartient à une génération dont le premier contact avec FO est celui du mouvement social de 1995 : si cette date est un moment-clé du renouveau de la conflictualité sociale, elle l’est aussi de l’irruption de FO dans l’espace des mouvements sociaux. La poignée de main entre Marc Blondel, secrétaire général de FO à l’époque, et son homologue de la CGT, Louis Viannet, symbolisa l’alliance nouvelle qui fut considérée comme déterminante pour la mobilisation. Cet épisode rendit visible aux yeux de tous, dans et hors de l’organisation – et non sans crises au sein de celle-ci – une évolution, engagée depuis les années 1980, du répertoire d’action et de la stratégie portés par la confédération, marquée par une réévaluation du recours à la conflictualité sociale et l’acceptation de mobilisations communes avec la CGT.
C’est encore ce qu’exprime Damien : « j’ai rien contre la CGT […]. Tout comme j’ai pas l’animosité que mon père avait contre le PCF. […] Et je suis même de ceux qui défendent un rapprochement CGT-FO. Parce que je considère que, à la fois ça a une logique historique, et ça a une logique dans les faits quoi. Qui c’est qui défend le bifteck actuellement, depuis maintenant dix ans, si ce n’est FO et la CGT quoi ! C’est les deux seuls qui s’opposent encore. » Pour autant, la plupart des responsables syndicaux FO, et en premier lieu ceux qui ont opéré ce changement de stratégie, ne sont pas de cette génération. Ils récusent explicitement l’idée d’un syndicalisme qui se projetterait dans un espace militant plus large. Damien l’a appris à ses dépens quand, dans la presse locale, une interview le présentant comme syndicaliste et militant LCR lui valut de sévères réprimandes : « ça a pas plu non plus à FO hein. J’ai eu, ici ils ont reçu un fax, avec l’article de presse, un de nos camarades courageux, qui avait écrit, ouais faut pas s’étonner que FO soit entourée de rouges, bravo à nos camarades… »
La plupart des militants FO ont intériorisé et perpétuent, dans leur pratique syndicale, une vision du monde social qui fait de l’univers syndical un monde dont la logique doit être clairement distinguée des univers connexes de militantisme, qu’il s’agisse du champ politique ou des divers secteurs associatifs. Ils respectent en cela la délimitation fixée par l’autorité politique, depuis 1884, au domaine légitime de l’action syndicale 9 . C’est à ce titre, par exemple, que les dirigeants de la CGT-FO ont toujours refusé de participer aux manifestations « carnaval » de 1er mai, ou que l’investissement de FO dans des cadres de mobilisation dépassant l’alliance intersyndicale est rarissime. Cette posture est également visible dans la façon dont les militants FO récusent toute projection des principes de division du monde politique, et en premier lieu le clivage gauche-droite, sur leur pratique syndicale. La définition légitime du « bon » syndicaliste passe, à FO, par le refus de la « confusion des genres », particulièrement dans le rejet de la « politisation » du syndicalisme.
Si cette posture peut paraître relativement originale dans l’univers militant, elle renvoie pourtant à la façon ordinaire de se repérer dans un monde social complexe, constitué d’une multitude d’ordres d’activité ou « champs sociaux », tous dotés de leur logique propre. C’est ce que rappelle J. Lagroye dans un article sur les processus de politisation : « ‘mélanger les genres’ […], contester en pratique la pertinence et la légitimité des séparations instituées et constamment consolidées, […] c’est – d’un même mouvement – dire la vérité des relations sociales qui ne se laissent jamais enfermer dans les dispositifs et les logiques d’un seul champ constitué, et remettre en cause une architecture des rapports sociaux à laquelle les êtres humains sont attachés et dans laquelle ils ont appris à se repérer et à vivre. La violence de cette transgression […] tient à ce qu’elle compromet la réussite des entreprises les plus ordinaires. »10
Qu’on soit politiste, militant des mouvements sociaux ou lecteur de ContreTemps, l’ordinaire intellectuel tient souvent de l’affranchissement vis-à-vis de ces frontières symboliques, qu’il s’agisse d’étudier les interdépendances entre associations, syndicats et partis, de rassembler les luttes des sans-papiers, des étudiants contre le CPE et des salariés de MacDo sous l’emblème commun de la lutte contre la précarité, ou de souligner les enjeux politiques des questions les plus ordinaires. Cette habitude n’est cependant pas donnée à chacun. S’il existe des conditions sociales disposant à la critique des catégories légitimes pour penser et agir dans le monde, inversement, la résistance à ces entreprises de transgression trouve aussi son explication dans des conditions sociales particulières. C’est en partant de ce constat que j’ai posé l’hypothèse, au principe de l’agrégation, au sein de FO, de salariés aux origines sociales diverses, de la valorisation syndicale d’une sorte d’ethos légitimiste.
À la différence de Damien, la plupart des syndicalistes rencontrés au cours de mes recherches semblent en effet avoir connu une socialisation familiale proposant une organisation symbolique du monde fondée sur la reconnaissance de l’ordre politique légitime. Ce légitimisme politique peut être revendiqué et valorisé dans le cas de familles politisées, plutôt gaullistes ou socialistes, marquées par l’idéologie méritocratique et le culte de la République. Il peut aussi relever de l’évidence non questionnée, chez ceux ayant connu une forte éducation catholique, des parents plutôt à droite et/ou bannissant les discussions politiques en famille.
Partant de la définition commune de ce qui est politique et de ce qui ne l’est pas, cette socialisation reprend à son compte la division légitime du travail politique, confinant l’expression politique des profanes au cadre privé de l’isoloir, confiant la manipulation des biens politiques à des professionnels élus, et impliquant en retour l’évidence de la nature fondamentalement non politique de l’activité syndicale. Cet ethos est dès lors relativement peu sensible aux préférences gauche-droite, puisqu’il repose plus sur la valorisation d’une forme d’expression des préférences politiques (ou plutôt de confinement de cette expression) que sur la valorisation de préférences spécifiées. Ce patrimoine commun, combinant allégeance et retrait face à l’ordre politique, explique que puissent coexister dans la même organisation des agents aux propriétés sociales parfois antagoniques, des catholiques les plus pratiquants aux militants laïcs et anticléricaux les plus fervents. Ce type de socialisation, qui conforte les frontières symboliques entre les ordres d’activité, se repère aussi chez des militants qui, dans l’espace des prises de position politiques, se positionneraient le plus à gauche. Ainsi de nombre de militants du Parti des Travailleurs, farouches défenseurs de la « démocratie de délégation », tel ce syndicaliste enseignant. S’il prolonge la voie professionnelle choisie depuis deux générations du côté maternel, celle d’instituteurs laïcs, plutôt à gauche mais sans engagements formels, il a connu par son père, sympathisant gaulliste et « quasi-médecin » (sa carrière médicale a été contrariée par la seconde guerre mondiale) un milieu plus conservateur. Il confesse une « crise mystique », qui s’est traduite par un bref passage à la Jeunesse Étudiante Chrétienne, avant de s’engager à l’UNEF et à l’AJS à la fin des années 1960, au moment d’un mai étudiant qu’il qualifie de « grand happening ». Dissociant les valeurs engagées dans son militantisme de celles mobilisées dans son travail, il justifie son engagement syndical par la défense d’intérêts professionnels, sans pour autant l’indexer à une pratique professionnelle : « le syndicalisme, tel que le conçoit la confédération Force ouvrière, on dit toujours ‘on a pas de projet de société mais on défend la démocratie’. Je pourrais dire que la conclusion dans le domaine du syndicalisme enseignant, c’est on a pas de projet d’école, mais on défend l’école laïque. C’est vrai que l’indépendance syndicale par rapport aux partis, par rapport aux Églises, c’est aussi par rapport aux sectes, aux philosophies, aux conceptions pédagogiques. […] Si y en a qui veulent travailler en équipe, ils travaillent en équipe, si y en a qui veulent pas travailler en équipe… »
J’avais souligné dans un travail précédent la spécificité des militants « lambertistes » dans le milieu post-soixante-huitard de l’extrême gauche étudiante, en insistant sur leur attachement à la « normalité » et leur rejet culturel du gauchisme 11. L’exemple de FO permet d’élargir la focale sur les ressorts sociaux d’une telle posture. L’intériorisation d’une représentation légitimiste du monde social peut également orienter les formes de sa contestation légitime, la logique des champs offrant des points de repères cognitifs qui entretiennent l’évidence des seules identités professionnelle-syndicale et politique-partisane comme identités publiques pertinentes. En retour, elle rend difficilement pensables des identités ou des questions transversales aux découpages légitimes de l’ordre social et politique, telles que le genre, la sexualité ou la « race ».
L’exemple de FO montre que des militantismes « modérés » peuvent parfois surgir des ruptures décisives. Les ressorts de cette évolution tiennent autant aux luttes politiques internes à l’organisation qu’à l’épuisement des promesses d’ascension sociale que le syndicalisme « constructif » pouvait offrir aux petits employés et fonctionnaires qui peuplaient ses rangs. L’idée d’un ethos légitimiste permet de souligner le fait que la sociologie de l’action collective s’est a contrario longtemps appuyée sur le présupposé d’un militantisme en rupture, ce qui explique la faiblesse des travaux sur le militantisme à droite, les groupes de pression… ou les syndicats se voulant « réformistes ». Il me semble dès lors plus juste de réserver la notion d’espace des mouvement sociaux à un usage restreint, pour désigner l’émergence d’un phénomène spécifique, une sorte de « gauche mouvementiste », dont les acteurs ont en commun d’entretenir une défiance à l’égard des formes d’action publique institutionnalisées, et dont les rassemblements altermondialistes offrent une projection objectivée. Un usage plus extensif me semble problématique, si l’on entend désigner par cette formule l’action protestataire en général. Le risque est grand de durcir la frontière entre un espace où se retrouveraient des militantismes, divers sous le rapport des causes défendues et des positionnements politiques, mais unifiés sous le rapport des façons de faire entendre leur cause (le registre de l’action collective, directe, protestataire, etc.), et des militantismes plus conventionnels, privilégiant l’action dans les canaux institutionnalisés de l’ordre politique légitime. Or, l’institutionnalisation ancienne du champ syndical ne se traduit pas de manière unilatérale par une euphémisation des pratiques, qui permettrait de séparer nettement les syndicalistes qui « dialoguent » de ceux qui luttent 12. Elle est d’abord le signe de l’existence d’un champ syndical doté, aux yeux des agents qui s’y investissent, de sa propre légitimité. La difficulté à situer les syndicats dans cette géographie conceptuelle tiendrait dès lors à ce que beaucoup de militants syndicaux mobilisent alternativement ces deux registres d’action, tout en se pensant, pour certains d’entre eux, totalement étrangers à l’espace des mouvements sociaux.
Notes
1 « Rapport au politique, dimensions cognitives et perspectives pragmatiques dans l’analyse des mouvements sociaux », Revue française de science politique, 52 (1), 2002 ; « Notes provisoires sur l’espace des mouvements sociaux », ContreTemps, 11, 2004 ; « L’espace des mouvements sociaux », communication au congrès de l’AFSP, Lyon, 2005.
2 L. Mathieu, « L’espace des mouvements sociaux », com. citée, p. 2.
3 Entretien du 3-II-06. Les réflexions esquissées ici sont tirées d’une thèse de science politique en cours. Pour une présentation plus détaillée, cf. K. Yon, « La notion d’indépendance syndicale à la CGT-FO : entre légitimisme politique et politisation critique », communication au colloque « Cent ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs », Amiens, octobre 2006.
4 C. Pennetier, B. Pudal, « Évolution des méthodes d’analyse du militant ouvrier, archétype du militant », in J. Gotovitch, A. Morelli, dir., Militantisme et militants, EVO, 2000.
5 G. Michelat, M. Simon, Les ouvriers et la politique. Permanence, ruptures, réalignements, Presses de Sciences Po, 2004. Les deux auteurs insistent sur la contribution du militantisme à la perpétuation de cette vision du monde : « l’organisation symbolique ici analysée n’est donc pas le simple redoublement de l’expérience ouvrière vécue, même si elle s’enracine dans cette expérience. Elle en représente une des mises en forme possibles, à connotation politique et idéologique fortes, dans la construction historique de laquelle les multiples courants du syndicalisme et du socialisme ont évidemment joué un grand rôle » (p. 122).
6 Cf. B. Pudal, Prendre Parti. Pour une sociologie historique du PCF, Presses de la FNSP, 1989.
7 P. Waterman, « Social-movement unionism. A new Union model for a new world order ? », Fernand Braudel Center Review, 1993, XIV, 3.
8 O. Fillieule, « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel », Revue française de science politique, 51, 1-2, 2001, p. 211.
9 D. Barbet, « Retour sur la loi de 1884. La production des frontières du syndical et du politique », Genèses, « La construction du syndicalisme », 3, 1991.
10 J. Lagroye, « Les processus de politisation », in La politisation, Belin, 2003, p. 362-363.
11 K. Yon, « Modes de sociabilité et entretien de l’habitus militant. Militer en bandes à l’AJS-OCI dans les années 1970 », Politix, 70, 2005.
12 Cf. B. Giraud : « Négocier avec l’État. Les conditions d’appropriation du rôle de partenaire social à travers l’exemple de la CGT », communication au colloque « Cent ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs », Amiens, octobre 2006, A-C. Wagner : Vers une Europe syndicale. Une enquête sur la confédération européenne des syndicats, Editions du croquant, 2005, ainsi que mes propres remarques dans une note de lecture consacré à cet ouvrage (in Politix, 74, 2006).
Extrait de ContreTemps, n°19, mai 2007, p. 42-49
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